COORACE Île-de-France est intervenu lors de l’événement « L’égalité femme-homme dans les clauses sociales », organisé par la MACS et le Centre Hubertine Auclert. Pierre Guillien, directeur de la structure Optim Emploi adhérente à COORACE, est également intervenu lors de l’événement pour présenter ses travaux sur le sujet.
Les clauses sociales portent à 54% sur des missions de BTP, et 86% des heures effectuées le sont par des hommes. Avec le développement du recours aux clauses sociales, les inégalités femmes-hommes se sont accentuées dans l’Insertion par l’Activité Economique.
La question de la mixité femme-homme dans les différents secteurs est un problème à l’échelle de la société. Les femmes se retrouvent dans les métiers les plus précaires, les moins payés, et avec le moins d’heures de travail. Cela touche d’autant plus les métiers non qualifiés, ce qui explique pourquoi le secteur de l’insertion est particulièrement concerné.
Au sein des structures d’insertion, le problème de la faible mixité des postes vient de plusieurs acteurs, à plusieurs niveaux. Les prescripteurs ont eux-mêmes des stéréotypes et envoient souvent les candidats sur des métiers dit « genrés » : les hommes vers le BTP, la logistique et les femmes sur l’aide à la personne, le ménage ou le secrétariat. Les personnes en charge ont une vision du BTP comme ne nécessitant que des salariés capables de porter des charges lourdes, et que cela ne peut être des femmes. Sur les chantiers, il n’y a pas toujours de vestiaires prévus pour les femmes, ou d’équipements adaptés. Les femmes elles-mêmes s’autocensurent et ne se sentent pas capables de postuler à ces emplois. Par ailleurs, lorsqu’elles accèdent à ces postes, elles subissent des propos ou comportements sexistes.
Beaucoup d’acteurs ne se sont jamais posé la question. Il y a un fort travail de pédagogie à faire pour que tout le monde intègre cet enjeu de l’égalité femme-homme dans ses pratiques professionnelles. A COORACE Île-de-France, nous accompagnons et outillons les structures pour améliorer leurs pratiques et se positionner clairement et publiquement sur le sujet.
Il est donc nécessaire d’agir à ces deux niveaux. L’augmentation de la féminisation des métiers « genrés » et la remise en cause des stéréotypes est indispensable, mais se fait sur un temps long. A plus court terme, afin que les clauses sociales profitent aux femmes comme aux hommes, les donneurs d’ordre peuvent diversifier les secteurs d’activité visés. Inclure les secteurs plus féminisés permettrait ainsi de développer économiquement les structures et secteurs employant plus de femmes, et ainsi leur ouvrir plus d’opportunités dans l’IAE.
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