Le Pacte ETTI, ou pacte pour le développement de l’intérim inclusif, signé le 10 février dernier entre la Fédération des Entreprises d’Insertion et la ministre du travail, prévoit entre autres une baisse de 10% de l’aide aux postes des ETTI (entreprises de travail temporaire d’insertion) pour l’année 2020.

Cette mesure porte en elle une vision questionnable du secteur et une conséquence directe pour les ETTI. Une vision questionnable tout d’abord, car l’aide au poste finance l’accompagnement socio-professionnel des structures. Baisser l’aide au poste c’est envoyer le message que l’accompagnement des personnes peut être une variable d’ajustement. 

Conséquence directe ensuite sur les modèles économiques des structures. L’aide au poste est essentielle et constitutive des modèles des structures et pas n’importe lesquelles. Car qui peut faire plus avec moins ?

Ces mesures du Pacte ETTI vont particulièrement peser sur les petites et moyennes structures. Cette baisse de l’aide au poste pourra être absorbée par les majors de l’intérim inclusif, qui ont des capacités d’économie d’échelle sans commune mesure avec des entreprises sociales petites ou moyennes très implantées territorialement.

Car c’est aussi en creux ce qui se joue, Coorace et les entreprises sociales que nous représentons sommes fiers d’être des structures à échelle humaine, au plus près des territoires et des personnes qui en ont le plus besoin. Cet ancrage c’est notre ADN et notre raison d’être.

C’est pourquoi ce pacte ETTI nous n’en sommes pas signataires et nous continuons à défendre, sans relâche les intérêts de nos structures adhérentes et à demander à minima la mise en place d’une mesure d’aide compensatoire pour les ETTI qui représentent moins de 30 ETP.

Elodie Coutelier, Présidente de COORACE Île-de-France
Olivier Flament, Vice-président de COORACE Île-de-France

Retrouvez nos anciens éditos :
L’édito de Février 2020
L’édito de Janvier 2020

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